Ségrégation dans les écoles et xénophobie dans les médias doivent cesser

Dans une résolution adoptée mardi par 495 voix pour, 109 contre et 92 abstentions, les députés appellent les médias à mettre un terme à la diffusion de récits stigmatisants qui déshumanisent les membres de groupes ethniques ou raciaux particuliers, par exemple en ciblant les migrants comme étant la source de divers problèmes socio-économiques. Ils proposent de mettre fin au financement par l’UE et les États des médias qui, selon les autorités compétentes, encouragent les discours de haine et la xénophobie.

Alors que selon l’Agence des droits fondamentaux de l’UE, 45% des personnes d’origine nord-africaine, 41% des Roms et 39% des personnes d’origine subsaharienne en Europe sont victimes de discrimination en raison de leur origine ethnique ou de leur immigration et que, selon l’Eurobaromètre 2019, plus de la moitié des Européens estiment que la discrimination raciale est répandue dans leur pays, – «être Rom» (61% des répondants), «l’origine ethnique» (59%) et «la couleur de la peau» (59%) étant les trois principaux motifs de discrimination identifiés par les citoyens – les députés ont par ailleurs proposé que les instances de régulation de l’audiovisuel soient habilitées à prononcer des sanctions si des programmes promeuvent des contenus racistes.

Ceux-ci ont également demandé que les programmes d’enseignement fassent l’objet d’une révision afin de lutter activement contre les préjugés et de supprimer les stéréotypes entraînant de la discrimination. L’histoire des minorités européennes devrait, selon eux, être ainsi inclue dans les programmes scolaires, le personnel enseignant issu de groupes minoritaires bénéficier d’une égalité d’accès aux postes d’enseignement, et des programmes pour l’apprentissage tout au long de la vie être proposés aux fonctionnaires et aux forces de l’ordre afin d’éliminer les comportements racistes et xénophobes.

Pour la rapporteure Salima Yenbou (Verts/ALE, FR) «nous devons lutter activement contre le racisme, afin que nos filles et nos fils n’aient plus à se demander s’ils ont leur place dans notre société. Afin de construire un avenir meilleur, nous devons connaître et comprendre notre histoire. C’est pourquoi il est important que les étudiants en apprennent davantage sur le colonialisme, l’esclavage, le génocide et tous les phénomènes liés. Il faut mettre fin aux médias qui diffusent des propos racistes sur les migrants et les réfugiés, ainsi qu’aux contenus qui sont racistes, qu’ils soient intentionnels ou non».