Renew appelle à la création d'un FBI européen

«Les terroristes et les criminels sont de plus en plus organisés, agressifs et violents. Faisons d’Europol un acteur encore plus central de la sécurité européenne. Nous voulons qu’Europol renforce davantage la coordination entre les forces de police nationales et s’affirme comme un centre d’analyse et d’innovation et pour mieux lutter contre les nouvelles menaces hybrides». «Vers un FBI européen!» : voilà ce vers quoi doit tendre Europol, a insisté l’ancienne maire de Strasbourg et ancienne sénatrice du Bas-Rhin, Fabienne Keller, en marge de la publication par son Groupe parlementaire Renew Europe au Parlement, d’un Position paper sur l’avenir de l’institution policière européenne.

La mission principale d’Europol – soutenir les autorités répressives des États membres en matière de sécurité transfrontalière – ne peut être remplie efficacement que si Europol est pleinement équipé pour lutter contre les crimes et menaces en constante évolution et de nouveaux types, détaille le document, en renforçant ses missions essentielles déjà existantes, telles que le Centre antiterroriste et le Cyber Centre, tout en améliorant les missions dans de nouveaux domaines spécifiques, comme la lutte contre la radicalisation dans l’UE et la coordination en cas d’attentats terroristes.

Autre point central du Position paper de Renew Europe, l’octroi à Europol du droit de mener et de coordonner, de sa propre initiative, des enquêtes transfrontalières. «Le droit d’initiative signifie qu’Europol devrait être en mesure de lancer de nouvelles enquêtes et de mener des activités répressives dans les États membres, et de traiter les affaires de manière proactive et autonome, relève en ce sens Morten Petersen, député européen, membre suppléant de la commission des libertés civiles et co-auteur de la prise de position. Europol, selon lui, «devrait être en mesure de mener et de coordonner des enquêtes transfrontalières, au lieu d’agir uniquement à la demande des États membres. La coopération entre Europol et les autorités des États membres devrait également être renforcée, ce qui signifie que les enquêtes menées par Europol devraient être suivies par les États membres et inversement. Les citoyens européens doivent pouvoir compter sur le fait que les criminels ne se faufilent pas dans les dédales de l’inactivité».

Pour ce faire, «nos priorités consistent également à doter Europol de ressources adéquates, à faire d’Europol un centre d’expertise, à renforcer la coopération avec les autres acteurs concernés et à mettre en place des garanties plus strictes en matière de contrôle et de protection des données. En renforçant ainsi le mandat légal et le champ d’action d’Europol, les États membres peuvent travailler efficacement ensemble pour relever des défis communs, et nous renforcerons la capacité à arrêter les criminels transfrontaliers et à lutter contre le terrorisme», poursuit le document. Et Maite Pagazaurtundúa, députée européenne, vice-présidente de la commission des libertés civiles et co-auteure du document de position, de poursuivre: «Europol a besoin d’informations, et les autorités nationales et les entités privées doivent coopérer de manière rapide et respectueuse pour les lui fournir; il doit également disposer de ressources suffisantes pour que l’UE excelle en matière d’innovation dans la sécurité intérieure comme dans la défense. À cette fin, le renforcement du laboratoire d’innovation d’Europol et la création de synergies avec le secteur privé sont essentiels; il est également essentiel qu’Europol et ses relations avec d’autres acteurs internationaux (Interpol, Ameripol, Afripol, Aseanpol…) soient utilisés, si les conditions sont favorables, pour renforcer les capacités géostratégiques européennes».

Photo: Photographe: Marzia Cosenza / European Union, 2016 / Source: EC – Audiovisual Service