Les prévisions d'inflation considérablement revues à la hausse

Les prévisions d’inflation ont été considérablement revues à la hausse par rapport aux prévisions d’automne, pour rendre compte des effets du niveau élevé des prix de l’énergie, mais aussi de la propagation des tensions inflationnistes à d’autres catégories de biens depuis l’automne.

Après avoir atteint un taux record de 4,6% au quatrième trimestre de l’année dernière, l’inflation dans la zone euro devrait atteindre un pic à 4,8% au premier trimestre 2022 puis se maintenir au-dessus de 3% jusqu’au troisième trimestre de l’année. A mesure que s’atténuent les pressions exercées par les problèmes d’approvisionnement et par le niveau élevé des prix de l’énergie, l’inflation devrait reculer à 2,1% au dernier trimestre de l’année, puis rester tout au long de 2023 en dessous de l’objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne.

Globalement, l’inflation dans la zone euro devrait augmenter, passant de 2,6% en 2021 (2,9% pour l’ensemble de l’UE) à 3,5% en 2022 (3,9% pour l’UE), puis redescendre à 1,7% en 2023 (1,9% pour l’UE).

L’impact de la pandémie sur l’économie s’est atténué au fil du temps, mais les mesures sanitaires encore en vigueur et les pénuries prolongées de personnel pourraient freiner l’activité économique. Elles pourraient également entraver plus longtemps que prévu le fonctionnement de chaînes d’approvisionnement essentielles. En revanche, la plus faible croissance de la demande à court terme pourrait contribuer à résorber les goulets d’étranglement un peu plus tôt que prévu.

Du côté des aléas haussiers, la demande des ménages pourrait augmenter plus fortement que prévu, comme cela a déjà été le cas lors de la réouverture des économies en 2020, et les investissements soutenus par la FRR pourraient donner une impulsion plus forte à l’activité.

L’inflation pourrait se révéler plus élevée que prévu si les pressions sur les prix à la production se répercutent finalement sur les prix à la consommation dans une plus large mesure que prévu, amplifiant le risque d’effets de second tour.

Les risques entourant les perspectives de croissance et d’inflation sont nettement aggravés par les tensions géopolitiques en Europe de l’Est.