La Commission entre en campagne contre le travail non déclaré

Un tiers des Européens connaîtrait quelqu’un qui travaille au noir; un Européen sur dix déclarerait également avoir acheté au cours de l’année écoulée des biens ou des services qui pourraient inclure une part de travail non déclaré, révèle aujourd’hui une enquête Eurobaromètre sur le travail non déclaré dans l’Union. Principaux biens ou services non déclarés les plus fréquemment achetés: les réparations ou les rénovations à domicile (30 %), les soins de coiffure et de beauté (27 %) et les services de réparation (19 %). Pour Nicolas Schmit, Commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, le travail non déclaré – qui est défini comme «toute activité rémunérée de nature légale, mais non déclarée aux pouvoirs publics, […] tenant compte des différences existant entre les systèmes réglementaires des États membres» – «n’est pas un bon calcul». «Il prive les travailleurs de protection sociale, fausse la concurrence entre les entreprises et entraîne des déficits considérables dans les finances publiques. Tout travail a son importance. Tous les travailleurs méritent leurs droits sociaux».

Pour faire face à ce phénomène, la Commission lance ainsi aujourd’hui la première campagne européenne en faveur du travail déclaré, #EU4FairWork et le 16 mars 2020, une semaine d’action pour le travail déclaré démarrera dans les États membres de l’UE avec toute une série d’activités, notamment des inspections dans les secteurs à risque, des séances d’information ou encore des visites dans les écoles secondaires. «En lançant cette campagne aujourd’hui, poursuit Nicolas Schmit, nous voulons que les travailleurs, les entreprises et les gouvernements se rejoignent pour reconnaître les avantages du travail déclaré. L’Union redouble d’efforts pour lutter contre le travail non déclaré, en encourageant la coopération entre les États membres et en sensibilisant les citoyens à travers l’Europe. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que le travail non déclaré appartienne au passé».

Photo: Luke Milliron sous creative commons