Grèce: Des mots qui ne résolvent rien aux maux

Alors que se déplaçait hier le Haut Représentant Josep Borell à Ankara «pour exprimer un message européen fort» sur la crise syrienne et à l’ouverture des frontières entre la Turquie et l’Union, le Président du Conseil européen Charles Michel s’est voulu rassurant envers les autorités helléniques, exprimant l’appui de l’Union à «tout ce que leurs services de sécurité avaient fait ces derniers jours pour protéger leur frontière» d’un afflux massif de migrants. «Les frontières grecques sont les frontières européennes, a-t-il ainsi rappelé. Ce que vous faites est important pour la Grèce mais aussi pour l’avenir de l’Union européenne. Notre présence ici dans votre pays est un message très fort que nous voudrions envoyer au peuple grec, aux citoyens européens et au reste du monde. Nous sommes ensemble parce que nous considérons que la protection des frontières est essentielle». Appelant à une action proportionnée, respectueuse de la dignité humaine et du droit international, Charles Michel a également souligné que le traité UE-Turquie sur les migrations devait continuer à être appliqué par la partie turque, sans pour autant préciser les leviers d’action que pourrait avoir l’Union sur le Président Recep Tayip Erdogan qui, depuis vendredi, semble s’être au moins provisoirement départi de ses engagements. De quoi, à défaut, attirer l’attention sur les réunions à venir des ministres européens des affaires intérieures, mercredi, et des ministres des Affaires étrangères, vendredi, desquelles pourraient peut-être naître des débuts de réponses concrètes face à l’intransigeance d’Ankara.

Photo: Charles Michel / Union Européenne, 2020 / Source: EC – Service audiovisuel