Femmes dans les conseils d'administration: Des avancées, enfin?

Les commissions des droits des femmes et des affaires juridiques ont approuvé le lancement des négociations avec le Conseil sur la législation dite «Women on Boards». Dès qu’elles seront confirmées en plénière, les négociations pourront progresser en vue d’élaborer un projet de législation ayant pour but de garantir la parité des genres dans les sociétés cotées en bourse au sein de l’Union. Le Parlement a attendu pendant dix ans que le Conseil adopte une position sur la proposition.

La décision d’entamer les négociations interinstitutionnelles a reçu le feu vert des commissions des droits des femmes et de l’égalité des genres et des affaires juridiques avec 46 voix pour, 8 contre et 2 abstentions. Elle devrait être annoncée lors de la séance plénière du 23 mars, et les négociations s’enclencheront peu de temps après. La directive sur la représentation des femmes dans les conseils d’administration vise à intégrer des procédures de recrutement transparentes au sein des sociétés cotées en bourse, afin qu’au moins 40% des postes d’administrateurs non exécutifs soient occupés par des femmes. Dans les cas où les candidats pour un même poste disposent des mêmes compétences, la priorité devrait être donnée à la personne du sexe sous-représenté. Les eurodéputés ont souligné que la transparence et le mérite devaient rester des critères phares dans les procédures de sélection. La proposition inclut des sanctions pour les entreprises qui ne parviennent pas à s’aligner sur des procédures de nomination ouvertes et transparentes.

Pour Evelyn Regner (S&D, AT), de la commission des droits des femmes et de l’égalité des genres, «en tant que co-rapporteure du Parlement depuis le début, j’ai demandé que des actions soient lancées à ce sujet pendant près de dix ans. Au regard de l’égalité de représentation, il apparait que suffisamment d’études ont révélé que rien ne pouvait être accompli volontairement. Des normes contraignantes sont nécessaires à travers tous les pays de l’UE pour garantir que les femmes soient représentées de façon équitable dans les conseils d’administration des sociétés privées. Ces normes doivent être le reflet de la réalité sociale européenne, et ce changement positif les poussera à devenir plus innovantes et prospères sur le long terme».

Poursuivant, Lara Wolters (S&D, NL), de la commission des affaires juridiques, a souligné que «ce vote constitue un jour à marquer d’une pierre blanche pour l’égalité des genres et la gouvernance d’entreprise au sein de l’Union. Trop peu de progrès ont été réalisés, tandis que la directive proposée est restée aux oubliettes pendant dix ans. Nous devrions battre le fer tant qu’il est chaud et fixer des objectifs européens contraignants dès que possible. C’est la seule solution avérée pour procéder à un changement des mentalités dans la gestion d’entreprises et leur conception de la diversité, pour toutes les femmes, pas seulement celles qui occupent des positions de haut rang».