Environnement: Pour Adina Vălean, «la vision pour les ports est claire: fournisseurs d'énergie propre»

«La vision pour les ports est claire: fournisseurs d’énergie propre – y compris d’électricité pour les navires, points d’importation d’énergie propre comme l’hydrogène qui sera utilisé ailleurs, et partisans d’opérations propres et efficaces», a indiqué hier depuis Brest Adina Vălean, à l’occasion du One Ocean Summit. Pour la Commissaire européenne aux transports, «transformer ainsi les ports en pôles d’énergie propre va catalyser d’innovation, qui profitera à la fois au port et à la ville. L’innovation attire les investissements, qui à leur tour créeront de nouvelles opportunités de croissance dans le port, bien sûr mais aussi dans ses environs».

Rappelant que l’impact des ports sur la communauté locale est tout aussi important que celui sur le transport et le commerce (emplois dans la construction navale, la logistique et le tourisme), Adina Vălean a souligné que selon le rapport de la Commission sur l’économie bleue, la valeur ajoutée générée par les activités portuaires a augmenté de 15 % entre 2009 et 2018. À l’échelle de l’UE, le secteur emploie aussi directement plus de 310 000 personnes dans la manutention et le stockage des marchandises, et plus de 190 000 dans d’autres activités portuaires et maritimes.

Souvent négligé au cours des dernières décennies, où de nombreuses villes abandonnaient leurs ports parce qu’associés à la pollution et à la congestion, cet apport semble désormais être revalorisé au sein de l’Union. «L’été dernier, a illustré Adina Vălean, j’ai présenté des propositions sur les carburants durables et l’infrastructure dans le cadre du paquet ‘Fit for 55’. La proposition ‘FuelEU Maritime’ permettra de stimuler le développement technologique et la production de carburants en aidant le secteur à sortir du cercle vicieux dans lequel se trouvent actuellement l’offre et la demande de carburants renouvelables et bas carbone. Elle prévoit des obligations claires et uniformes sur l’utilisation de l’énergie par les navires. Ces obligations seront progressives dans le temps, et le règlement suit une logique stricte de neutralité technologique. Et notre proposition pour un nouveau règlement sur le déploiement d’une infrastructure pour carburants alternatifs va exiger des ports qu’ils mettent à disposition des navires une fourniture suffisante en électricité pour le ravitaillement à quai, et ça à partir de 2030 et surtout pour les porte-conteneurs et les navires à passagers». Des propositions législatives «certes, ambitieuses», mais, selon elle, «réalisables et nécessaires, non seulement pour atténuer le changement climatique, mais aussi pour réduire les émissions et la pollution dans les ports et pour les communautés locales».

Autre facette des avancées en cours: le soutien financier de l’UE. Un point «particulièrement pertinent pour les initiatives qui ne sont pas commercialement viables, mais qui sont une nécessité sociale», à commencer par les projets de prévention de la pollution et des émissions, qui peuvent être financés par le programme de recherche Horizon Europe. «Notre mécanisme pour l’interconnexion en Europe a déjà financé 152 actions dans 119 ports maritimes différents du RTE-T dans 22 États membres de l’UE, avec 1,5 milliard d’euros», a conclu Adina Vălean. «Depuis 2014, le mécanisme a financé au total 22 actions réparties sur 14 ports français, avec 160 millions d’euros. Ces projets ont couvert les infrastructures de base, les liaisons avec l’arrière-pays, l’accès maritime, la numérisation, etc. Quatorze des actions sont toujours en cours». Dernier élément, plus hexagonal, le Plan de Reprise et de Résilience de la France prévoit 175 millions d’euros pour les stations à hydrogène et électricité pour les ports verts, et 25 millions d’euros pour l’achat de navires à faibles émissions.