Elections européennes: Un belge, tête de liste du PS en France?

«Oui j’ai bien reçu une proposition du PS français avec un certain étonnement, je l’avoue, car ils me proposent la première place sur leur liste européenne, pas moins», a confirmé hier Paul Magnette, au quotidien belge Le Soir. La désignation de cette figure du PS belge ne serait, selon la direction du PS français, qu’«une hypothèse» parmi d’autres à ce stade mais elle pourrait être susceptible d’ «incarner cette Europe qui ne se plie pas aux dogmes libéraux». Universitaire de 47 ans, à la tête du gouvernement de la région wallonne de 2014 à 2017, mais surtout fer de lance de la lutte contre le traité de libre-échange UE-Canada CETA, Magnette répondrait à de nombreux égards à ce profile. Reste à savoir si l’homme serait véritablement enclin à prendre la tête de liste d’un parti national décimé au lendemain des élections législatives de 2017. Or, de ce point de vue, rien n’est moins sûr, Magnette ayant déjà prévenu qu’il entendait pour l’heure se «concentrer à 100% sur les élections communales» belges du 14 octobre.

Si l’hypothèse venait néanmoins à se confirmer, celle-ci impliquerait probablement un échange de têtes de listes, a minima, entre Paris et Bruxelles. Une logique de «mercato» qui semble guère convaincre l’ancien ministre de François Hollande et aujourd’hui Commissaire européen chargé des Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, dont le nom fut un temps avancé en interne pour prendre la tête de liste PS en France. Selon lui, si l’idée «de croiser les candidatures (nationales) peut être bonne» afin de donner une plus grande dimension européenne au scrutin de mai prochain, une telle perspective susciterait, pour faire sens, «qu’elle soit généralisée». Un scénario que l’ancien ministre de François Hollande juge «peu vraisemblable», voire «gadget», s’il ne dépassait le cadre d’un accord entre la France et la Belgique.

 

 

Photo: Paul Magnette / Jennifer Jacquemart / © European Union, 2016 / Source: EC – Audiovisual Service