Culture, éducation: Les eurodéputés vent debout contre les coupes proposées par la Commission

Petit coup de sang, cette semaine en commission Culture au Parlement. Alors que se tenait un débat entre ses membres et des représentants de la Commission européenne, les députés présents ont qualifié d’«inacceptables» les réductions prévues dans la proposition révisée de CFP (cadre financier pluriannuel) pour la culture et l’éducation dans l’UE. En comparaison avec la proposition initiale de la Commission (2018) sur le CFP, la proposition révisée de mai 2020 (calculée aux prix de 2018) présente ainsi une réduction de 20% pour le Fonds de solidarité européen, de 13% pour Europe créative et de 7% pour Erasmus+.

«Nous ne soutenons pas la proposition de la Commission», a ainsi clairement affiché la présidente de la commission parlementaire, Sabine Verheyen (PPE, DE), à l’ouverture du débat. «Voilà ce que cela signifie pour les programmes de l’UE: pour le Corps de solidarité, nous allons offrir moins de possibilités aux jeunes. Pour Europe créative, nous soutiendrons moins d’artistes et moins de créateurs. Pour Erasmus+, nous pouvons dire adieu à l’objectif d’atteindre 12 millions de participants, car nous ne sommes pas prêts à proposer à tout le monde des échanges de moindre qualité et de courte durée juste pour augmenter le nombre de participants». Sur ce point, pour les élus, un positionnement budgétaire bien en retrait, sinon en opposition, avec la promesse faite avant son élection par la Présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, de s’engager à soutenir la demande du Parlement de tripler le financement d’Erasmus+ au sein du cadre financier pluriannuel 2021-2027. Pour la Culture en général, une absence de prise en compte des réalités du secteur qui, pourtant, représente, avec 536 milliards d’euros de revenus, le troisième employeur en Europe.

Photo: Sabine Verheyen, présidente de la commission parlementaire Culture et Education / Photographe: Claude Wouters / Service presse Parlement européen / juin 2020