Crise économique: Ce qu'attendent les citoyens de l'UE

Selon le l’Eurobaromètre d’Automne 2022 du Parlement européen, réalisé par Kantar entre le 12 octobre et le 7 novembre dans les 27 États membres de l’UE, la morosité des citoyens européens est au plus haut, même si 62 % d’entre eux considèrent l’appartenance à l’UE comme une «bonne chose» et que 72 % estiment que leur pays a bénéficié de son appartenance à l’Union.

Dans chaque État membre de l’UE, plus de sept personnes interrogées sur dix s’inquiètent notamment de la hausse du coût de la vie. Pour 93 % des Européens celle-ci est leur première préoccupation. Dans certains États membres, cette inquiétude atteint même des résultats records : en Grèce (100 %), à Chypre (99 %), en Italie et au Portugal (98 % chacun). La flambée des prix, y compris ceux de l’énergie et de l’alimentation, est ressentie dans toutes les catégories sociodémographiques (par âge ou par genre) ainsi que dans tous les milieux éducatifs et socioprofessionnels. La menace de la pauvreté et de l’exclusion sociale arrive en deuxième position des préoccupations des répondants, avec 82 %, suivie du changement climatique et de la propagation de la guerre en Ukraine à d’autres pays, en troisième position avec 81 %.

«Les gens s’inquiètent à juste titre de l’augmentation du coût de la vie, alors que de plus en plus de familles ont du mal à joindre les deux bouts. Il est maintenant temps pour nous de tenir nos promesses, de maîtriser nos factures, de faire reculer l’inflation et de favoriser la croissance de nos économies. Nous devons protéger les plus vulnérables dans nos sociétés», a commenté à cet effet la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.

Si l’on examine la situation financière des citoyens, l’enquête montre que les retombées des différentes crises se font de plus en plus sentir. Près de la moitié de la population de l’UE (46%) déclare que son niveau de vie a déjà baissé en raison des conséquences de la pandémie de Covid-19, de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine et de la crise du coût de la vie. Par ailleurs, 39% des personnes interrogées n’ont pas encore vu leur niveau de vie diminuer, mais s’attendent à ce que ce soit le cas dans l’année à venir, ce qui laisse présager des perspectives plutôt sombres pour 2023. Un autre indicateur révélateur des contraintes économiques croissantes est l’augmentation de la part des citoyens confrontés à des difficultés pour payer leurs factures, «la plupart du temps» ou «parfois», de 30 % à 39 %, soit une hausse de neuf points depuis l’automne 2021.

Comment sortir de l’ornière? Avec une inflation à son plus haut niveau depuis des décennies, les citoyens souhaitent que le Parlement européen se concentre sur la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale (37%), note l’enquête. La santé publique reste importante pour de nombreux citoyens (34 %), tout comme la poursuite de l’action contre le changement climatique (31 %). Le soutien à l’économie et la création de nouveaux emplois (31 %) figurent également en bonne place sur la liste.