COP27: «Nous devons dessiner notre stratégie de transition à la lumière du nouveau contexte géopolitique» (Charles Michel)

«Nous avons un revolver climatique sur notre tempe. Nous sommes en sursis et la guerre de la Russie contre l’Ukraine a rendu le défi global plus complexe encore», a déclaré Charles Michel à la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) en Égypte. Si l’UE, qui a contribué à hauteur de 20 milliards d’euros au fonds pour le climat se dit résolue à «protéger la nature, les océans et les forêts, qui constituent nos poumons, garants de la vie humaine sur terre et de la biodiversité», et à tenir le cap de la neutralité climatique en 2050, avec des émissions nettes nulles, Charles Michel n’en reste pas moins préoccupé par les conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine. «Le Kremlin a choisi de faire de l’énergie une arme de déstabilisation massive. Il pointe cette arme directement sur l’Europe et sur les marchés mondiaux de l’énergie. De la même manière, le Kremlin a choisi d’instrumentaliser les produits alimentaires et les fertilisants. Et cette arme-là, comble du cynisme, est pointée sur les plus vulnérables et les pays en développement. La guerre en Ukraine nous enseigne une leçon paradoxale : elle conforte notre décision d’abandonner progressivement les combustibles fossiles, mais cette guerre en Ukraine provoque du désordre et un changement brusque dans les circuits d’approvisionnement, et une course accrue aux combustibles fossiles (…) qui implique de dessiner notre stratégie de transition à la lumière du nouveau contexte géopolitique». A commencer par une accélération de «l’investissement pour le renouvelable», et une diversification «autant que possible pour garantir la sécurité d’approvisionnement, tout en reconnaissant également que les pays en développement ont besoin de gaz pour leur développement et la transition».