Bulgarie: Intégration contrastée des migrants et des réfugiés

«La Bulgarie a fait des progrès considérables pour inscrire les enfants réfugiés à l’école. Cependant, l’intégration des migrants et des réfugiés au niveau local est lente», a relevé aujourd’hui Tomáš Boček, Représentant spécial du Secrétaire Général sur les migrations et les réfugiés, à l’occasion de la présentation de son rapport sur les migrations et les réfugiés, en Bulgarie.

Si «la Bulgarie n’a en effet eu de cesse de déployer des efforts non négligeables pour accueillir un nombre élevé de migrants et de réfugiés ces dernières années» et «modifié sa législation sur l’asile et les étrangers à plusieurs reprises » ainsi que « renforcé ses contrôles aux frontières en vue d’empêcher l’entrée illégale des étrangers sur son territoire», l’attitude de l’opinion publique vis-à-vis des migrants et des réfugiés est dans l’ensemble négative et le recours à une rhétorique anti-migrants dans le discours politique » électoral de plus en plus prononcé.

Fort de ce constat, le rapporteur a ainsi préconisé plusieurs pistes de travail auxquelles associer le Conseil de l’Europe afin d’éviter toute dérive en matière de protection de ces populations. Parmi celles-ci: un renforcement de la formation de la police aux frontières et la police nationale afin de garantir le plein respect du principe de non-refoulement, l’accès à des procédures d’asile et l’identification des demandeurs d’asile vulnérables. Egalement appelée de ses vœux, l’engagement de poursuites réelles contre les policiers reconnus responsables de mauvais traitements envers des migrants et des réfugiés.

Autres préconisations relevées dans le rapport : «s’assurer que les migrants et les réfugiés ne seront pas soumis à des détentions arbitraires», «renforcer la protection des enfants non accompagnés en proposant une expertise sur la détermination de leur âge, la désignation d’un tuteur et de l’accès à la santé, à l’éducation et à d’autres services de soutien» ou encore «garantir un accès total et réel, pour les réfugiés et migrants qui resteront en Bulgarie, à leurs droits économiques et sociaux grâce au partage des bonnes pratiques avec les municipalités, afin de mieux sensibiliser ces dernières à leurs responsabilités vis-à-vis des bénéficiaires d’une protection internationale».