Annalena Baerbock aux avant-postes des bonnes intentions, mais...

S’adressant à l’Assemblée parlementaire, la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé aujourd’hui les Etats membres à réaffirmer leur engagement envers les valeurs fondamentales du Conseil de l’Europe lors du prochain sommet des chefs d’Etat et de gouvernement en mai. Dans un contexte politique tendu quant à l’aide militaire apportée à l’Ukraine par l’Allemagne et à la volonté du Parlement européen d’instruire les dirigeants russes devant un tribunal spécial, dont les contours et possibilités peinent à se dévoiler, Annalena Baerbock, mentionnant à plusieurs reprises l’héritage laissé par la pensée d’Elie Wiesel, a souligné qu’en «cette époque marquée par la guerre de Russie, nous ne pouvons plus tenir pour acquis les progrès de la liberté et des droits de l’homme en Europe. Si nous voulons montrer qu’en dépit de la répression et de la guerre, le pouvoir de la démocratie et l’âme de l’Europe restent intacts sur notre continent, nous devons nous lever et nous battre pour eux». «Aux côtés des braves femmes, hommes et enfants d’Ukraine, qui se battent pour leur pays et leur liberté – mais aussi pour la démocratie et les droits de l’homme sur tout le continent».

Ceci, en commençant par respecter, pour les Etats membres du Conseil de l’Europe, la Convention des droits de l’homme et mise en œuvre des arrêts de la Cour et, pour ceux qui l’ont signé, de ratifier sans tarder la Convention d’Istanbul, alors que l’organisation continue de travailler à sa ratification par l’Union européenne. Toujours dans le cadre de la coopération entre l’UE et le Conseil de l’Europe, la ministre allemande des Affaires étrangères a enfin souligné la nécessité de faire de l’adhésion de l’Union européenne à la Convention européenne des droits de l’Homme, une réalité et a appelé les Etats membres à travailler ensemble pour protéger les droits de l’homme dans le monde numérique. «Le Conseil de l’Europe peut contribuer à ouvrir la voie à une nouvelle génération de droits de l’homme», a-t-elle ainsi plaidé, faisant référence à l’élaboration d’une nouvelle convention sur l’intelligence artificielle. A voir, désormais, si le Sommet de mai annoncé comme «une occasion historique de renforcer les valeurs du Conseil de l’Europe» sera suivi d’effets et saura répondre aux préoccupations énoncées aujourd’hui.