Affaire Julian Assange: Le Conseil de l'Europe tente de faire pression sur le Royaume-Uni

Le Conseil de l’Europe parviendra-t-il à faire échouer l’extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis où celui-ci encourt une peine 175 ans d’emprisonnement aux États-Unis. C’est ce qu’espère du moins sa Commissaire aux droits de l’homme Dunja Mijatović, qui a appelé la ministre de l’Intérieur du Royaume-Uni, Priti Patel, à ne pas extrader le lanceur d’alertes. Aujourd’hui en détention dans une prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, celui-ci a vu la justice britannique autoriser son extradition le 20 avril dernier, laissant libre choix d’agir au gouvernement britannique. Les chefs d’inculpations tiennent à la diffusion de plus de 750.000 documents classés confidentiels par les États-Unis, pointant du doigt, pour plusieurs milliers d’entre-eux, de possibles crimes de guerre commis par l’armée américaine en Irak et en Afghanistan.

Pour Dunja Mijatović, les conséquences plus larges qu’une telle extradition aurait pour les droits de l’homme «n’ont pas encore été dûment examinées dans le cadre de la procédure». Selon elle, l’inculpation de Julian Assange par les États-Unis soulève en effet «d’importantes questions concernant la protection des personnes qui divulguent, dans l’intérêt public, des renseignements classés secrets et qui peuvent ainsi révéler des violations des droits de l’homme». Et celle-ci de prévenir que «si l’extradition de M. Assange pour ce motif était autorisée, cela limiterait l’exercice de la liberté des médias et pourrait finir par dissuader la presse de remplir sa mission consistant, dans une société démocratique, à fournir des informations et à jouer un rôle de sentinelle».